Visite au Musée de la Mode - Albi

15:09 Sarah 2 Comments


En vacances dans le sud de la France, j'en ai profité hier pour visiter le Musée de la Mode d'Albi, près de Toulouse. Je ne connaissais pas du tout ce musée, mais en ressortant je devais vous en parler, car il mérite vraiment le coup d'oeil.



Ce qu'il faut savoir, c'est que ce musée est le fruit d'un fou, passionné d'histoire de la mode, qui collectionne depuis 30 ans vêtements et accessoires du XVIIe aux années 1970s. Dominique Miraille a ouvert ce musée privé pour y placer les objets qu'il a pu récupérer au fil des ans. Un projet colossal, dans un lieu plein d'histoire : un ancien couvent du XVIIe siècle qu'il a dû retaper et mettre aux normes.

J'entre dans la première pièce et je suis déjà conquise : une superbe tenue datant du XVIIIe siècle, rose et fleurie trône dans une vitrine. J'ai hâte de commencer la visite guidée.

C'est d'ailleurs Dominique Miraille en personne qui vient nous saluer et nous faire la visite. Il nous raconte d'emblée les conditions d'exposition de ses pièces : vitrines spéciales qui régulent une température idéale pour la conservation des tissus, lumières tamisées peu agressives... On ne se doute pas de toutes les précautions prises pour faire vivre ces merveilles encore longtemps.

Quelque chose me frappe d'ailleurs très rapidement lorsque je me balade : les pièces parfois très anciennes (XVIIIe ou XIXe siècle) sont dans un état de conservation exceptionnel. On nous explique que la plupart de ces tenues n'ont simplement jamais été portées. On les appelle les "vêtements de décès" : ces vêtements richement décorés étaient longs à confectionner, et parfois, les commanditaires mourraient avant d'avoir pu voir la tenue terminée. La famille la garde alors dans une armoire et en prend particulièrement soin, car cet objet tient alors lieu de relique.

Je ne vous raconterai pas toute la visite, car vous avez jusqu'au 30 décembre pour aller la voir. Au delà, de nouveaux objets seront exposés, autour d'un thème différent. Une très bonne idée, car les lieux, même s'ils sont charmants et décorés avec beaucoup de goût, sont très petits, et on y fait malheureusement très (trop !) vite le tour. On se doute que cela ne donne qu'un minuscule aperçu de tous les trésors que possède Dominique Miraille. L'idée des expositions temporaires est donc judicieuse : pour permettre d'en voir plus, et d'y revenir souvent !

Comptez une heure maximum pour la visite guidée, sachant que vous pouvez flâner aussi longtemps que vous le voulez devant les vitrines, prendre nombre de photos, et même avec le flash (les vitrines protègent parfaitement les objets). Régalez vous aussi des anecdotes que vous distille le propriétaire, j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire d'objets, et entendu quelques histoires croustillantes.

Je vous mets ici des photos de mes tenues préférées. J'ai essayé de zoomer sur certains détails de décorations, histoire de m'inspirer pour mes prochains costumes, et de vous inspirer aussi pourquoi pas !

D'abord, la fameuse tenue XVIIIe (la seule de la collection actuelle, mais elle est juste sublime) :

Ensemble vers 1787. Corsage en soie façonnée ivoire brodée au point de Beauvais, de feuilles et de fleurs. Fond des manches et basque de dos rehaussés de dentelle or et argent, de fils de soie verts et roses et d'une dentelle de soie. Jupe en taffetas rose froncée sur l'arrière par un cordon. Fichu en mousseline de coton brodée à fils tirés d'un décor de damier plein et ajouré. Pointe et pourtour brodés d'un décor floral, au point de Beauvais.




Le devant n'est pas baleiné et il semble se fermer avec des agrafes, on voit bien les points de couture.

L'autre pièce exceptionnelle, c'est cette robe à crinoline superbement mannequinée, avec ce châle en dentelle de Chantilly sublime : 

Robe vers 1865. Soie grise. Corsage fermé par des boutons de jais, garni de soutaches aux emmanchures, aux poignets et à l'encolure. Un ruban de velours de soie noir, mêlé à des cercles de fils de soie, rehausse l'ensemble. Col et fonds de manche travaillés en plissé. Taille de la jupe marquée par une ceinture assortie au corsage et fermée par un noeud.




L'avant-dernière pièce sur laquelle je voudrai faire un zoom, c'est une robe à tournure comme neuve, à baver ! Ce qui est dommage, c'est que la disposition du mannequin ne permet pas de faire une photo de face correcte.

Robe de réception vers 1879. Ottoman de soie bleu-encre et soie tissée d'un décor de légères branches fleuries jaune, vert-amande et grenat. Corsage de type "cuirasse", à basques dans le dos, fermé devant par des boutons de soie brodés dans les mêmes tons. Jupe à grande traine soulignée d'un volant de dentelle de Valenciennes et agrémentée de nombreux plissés, bouillonnés, drapés et noeuds. 



Enfin, dernière pièce marquante pour moi, une robe de soirée 1900 : 

Robe de bal vers 1900. Fond de satin noir recouvert de tulle brodé de paillettes noires dessinant un décor d'arabesques fleuries. Taille soulignée par une ceinture de satin plissé, fermée par un noeud dans le dos. 



Tous les détails des costumes sont issus du livre de la collection, qui est à 10 euros au lieu de 32 euros, pour les derniers jours. Autant dire que je me suis ruée dessus ! 


Allez, parce que c'est Noël, quelques autres photos : 








D'ailleurs je profite de ce post pour vous souhaiter à tous de bonnes fêtes ! 

Pour aller au Musée de la Mode d'Albi : 

17 rue de la Souque
81 000 Albi
05 63 43 15 90

2 commentaires:

Parce que c'est l'époque des bilans, je fais comme tout le monde !

22:37 Sarah 1 Comments

Eh oui autour de moi fleurissent les petits bilans annuels, alors moi aussi j'en fais un, pour copiter tout le monde, et parce qu'on a pas toujours conscience de tout ce qu'on fait, que j'ai hâte de commencer de nouveaux projets, mais que c'est pas mal de se poser 2 min et de regarder un peu en arrière. Pour voir le chemin parcouru en une année de passion dévorante, pour me sentir fière de moi en voyant les progrès accomplis, mais aussi pour me fixer de nouveaux défis !

Je ne me rendais pas compte avant d'en faire la liste, mais en fait, je n'ai vraiment pas chômé pendant cette première année de couture !

Petite rétrospective en images :


14 projets en tout, plus d'un ouvrage par mois... ça fait réfléchir ! J'avais pensé aussi faire un petit calcul pour savoir combien d'euros j'ai claqué en un an, mais finalement... je ne préfère pas savoir ahah ! 

Dans l'ordre, nous avons donc :
  1. Corps à baleine XVIIIe en taffeta vieux rose
  2. Corset victorien en taffeta vert d'eau
  3. Crinoline de bal 1860 en taffeta violet rose
  4. Robe moderne en soie rouge
  5. Habit XVIIIe masculin
  6. Front zone en soie bleue et ivoire
  7. Robe de jour 1910 inspiration "Downton Abbey" en satin de coton mauve
  8. Robe à l'anglaise XVIIIe en soie blanche
  9. Robe à l'anglaise retroussée à la polonaise en soie rayée dorée et cuivre XVIIIe
  10. Robe à l'anglaise XVIIIe bleue ciel "Coppola"
  11. Robe fantaisie "Vampire" en soie lilas et noire
  12. Corps à baleine XVIIIe en indienne rose
  13. Cape XVIIIe en laine noire
  14. Robe à la turque en velours bleu marine et soie rouille

Comme la plupart d'entre nous, je n'ai mis ces robes qu'une seule fois à chaque fois... A force de multiplier les événements et de créer une tenue pour chaque événement auquel j'assiste, ça commence à prendre de la place dans mes placards.

Je suis tout de même contente : depuis toujours je finis rarement ce que j'entreprends. J'abandonne souvent en cours de route. La couture est la première activité dans laquelle je m'épanouis complètement : j'ai toujours fini les costumes commencés, et rien que pour ça, c'est déjà une victoire !

Bon et j'ai déjà pas mal de projets en tête, même si je vais essayer en 2013 de faire un peu plus d'économies (en faisant un peu moins de costumes je pense, ou en revendant les costumes que j'ai déjà). Je vais également essayer de faire un peu plus d'autres époques. Cette année j'ai beaucoup expérimenté le XVIIIe, j'aimerais me lancer un peu plus dans le 1910 et aussi dans le 1880.

Voilà une petite liste non exhaustive (bah oui ça évolue tout le temps !) :

  • Continuer (commencer) mon corset 1910
  • 3 tenues (oui 3 !) 1910
  • une tournure de bal 
  • une chemise à la reine
  • une tenue 1er empire
Bon c'est déjà pas mal déjà ! 

1 commentaires:

Dernier projet de l'année 2012 : un corset 1910

22:35 Sarah 2 Comments


Je dis dernier projet de l'année, mais en fait je ne sais pas si j'aurais le temps de le finir avant la nouvelle année. En tout cas j'ai commencé ce nouveau projet aujourd'hui même : un corset 1910.

Ce corset sera amené à être porté sous une robe 1910 dont je vous parlerais très bientôt puisqu'il s'agit de la suite logique de ce projet.
Je vais faire en sorte de faire un corset "récup" puisque je n'ai pas envie de beaucoup dépenser (et puis bon après les cadeaux de Nowel j'ai plus beaucoup de sioux !) et qu'il me reste pas mal de trucs que je peux utiliser : à priori j'ai assez d'oeillets, j'ai un busc, des baleines, un vieux drap blanc en coton pour le tissu et même un peu de dentelle pour le décorer.

Quelques exemples de corsets 1910 pour se mettre dans le bain :

Le corset 1910 a pour particularité de débuter juste en dessous des seins et de descendre très bas, enveloppant les hanches et le haut des cuisses. Le but : avoir une silhouette la plus longiligne possible ! Du coup, il ne marque pas trop la taille et amincit les hanches. 


Il est porté avec des jarretelles, d'où les porte-jarretelles cousu en bas du corset. 






C'est une première pour moi, je prend donc le risque de vous montrer un petit step by step dont je ne sais pas encore si la fin sera heureuse ou pas :)

1. Agrandissement du patron

J'ai décidé d'utiliser le patron de Festive Attyre, qui a l'énorme avantage d'être gratuit et expliqué étape par étape. L'inconvénient, puisqu'il est récupérable sur internet, c'est qu'il faut pouvoir agrandir le patron en taille réelle. Je n'ai jamais fait ça, et ma méthode est un peu empirique !

J'ai utilisé le logiciel Illustrator pour bidouiller un quadrillage aux bonnes dimensions et agrandir proportionnellement chaque pièce. Je n'ai ni photocopieuse, ni imprimante A3, j'ai donc tout imprimé sur des feuilles A4 que j'ai ensuite scotchées.

Le patron final me semble correct, mais j'en saurais un peu plus une fois que j'aurais fait une toile que je pourrais adapter :


La suite au prochain épisode ;)

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La robe à la turque à Vaux le Vicomte

14:30 Sarah 3 Comments


Samedi je suis allée à Vaux le Vicomte avec mes 2 accolytes de costumes. J'ai pu y étrenner ma robe à la turque d'hiver. Etant donné que le chateau est décoré pour Noel, et que ces décorations changent tous les ans, je ne dévoilerai pas de photos de ces décorations avant le 22 (date à laquelle y est organisé un gros évènement costumé inter associations). Et oui, je vais essayer de garder la surprise pour eux !

En tout cas si je ne peux rien dévoiler du décor spécial Noël pour le moment, je peux quand même montrer quelques photos de ma robe prise dans les jardins ou dans les pièces non décorées du chateau. Vous aurez droit à plus de photos de la sortie (des décos magnifiques et de mes deux accolytes non moins magnifiques), après le 22 donc !

Petit bilan pour cette robe : finalement, le poids ne s'est pas trop fait ressentir (enfin pas beaucoup plus qu'avec d'autres costumes), et je n'ai pas vraiment souffert du froid : le chateau était très bien chauffé, avec des feux de cheminées (magique !) entre autres. Dehors, la petite cape en laine que je me suis faite m'a bien protégé. Avec les gants et le manchon en plus c'était vraiment nickel.

Le chateau était magnifique avec ces décorations de Noël, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de voir ça, foncez, vraiment, c'est magique. Et Big Up au chateau et aux personnes y travaillant, nous avons eu un super accueil vraiment chaleureux !






Dans mon salon, wesh tranquille t'as vu

Avec Grand-Papa


3 commentaires:

Robe à la turque d'hiver : 90% complete

21:01 Sarah 1 Comments

La robe à la turque est bientôt finie, encore un petit effort pour coudre la dentelle à l'encolure et c'est bon !

Cette robe a été assez relou à faire en fait, le velours, c'est peut-être joli comme ça, mais qu'est-ce que c'est chiant ! Au final j'aurai pas mal cousu à la main :

J'ai dû coudre la doublure du corsage à la main parce qu'à la machine le velours n'arrêtait pas de bouger sous le pied ! Horrible ! Je crois qu'à ce moment là je suis pas passée loin de la crise de nerf. Surtout que j'insistais bien, parce que j'avais pas envie de me résigner à coudre à la main.

Ensuite, je me suis rendue compte que caser 4 mètres de velours dans un tout petit corsage, c'était chaud. Une fois les plis du manteau de robe épinglés, y avait au moins une épaisseur de 20 cm. Impossible à coudre à la machine, je n'ai que des aiguilles standards et le fil n'arrêtait pas de casser. Obligée donc de les coudre à la main aussi... Et je prie pour que les points ne pètent pas pendant que je la porterai !

Résultat : le machin pèse 2 équidés décédés. Au moins quand je la porterai, le poids me tiendra chaud (enfin j'espère).

Sinon, pour finir la robe fourreau, j'avais imaginé une déco cool avec des fronces et du fil doré, mais en fait je n'ai pas assez de tissu pour le faire, donc elle restera comme ça.

Voilà quelques photos de l'état d'avancement, manquera plus que la fameuse dentelle, la cape, et un bon coup de repassage.




Et un petit zoom sur la déco des manches : 



Walou ! 

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